Nous organisons le dimanche 8 octobre à Meyrié, une journée conviviale autour du jeu GECONOMICUS. Il s’agit d’un jeu de simulation économique permettant de découvrir l’influence de la création monétaire sur les échanges, et surtout de comparer différents types de monnaie. Il se joue en 2 parties d’environ 1h30, la première utilisant la « monnaie dette » telle que nous la connaissons aujourd’hui ; la seconde utilisant une « monnaie libre », telle que nous la connaîtrons peut-être un jour…
II faut entre 10 et 15 joueurs et nous sommes 8 pour le moment. Nous recherchons donc activement au minimum 2 personnes (et au maximum 7) supplémentaires pour participer à ce jeu.
Nous vous proposons de nous retrouver salle du conseil de la mairie à 10h, de faire les deux parties entrecoupées d’un repas partagé et de finir la journée (vers 16h) par la comparaison des résultats des 2 systèmes monétaires joués.
Si vous êtes intéressé, merci de nous le faire savoir avant mercredi prochain.
Cécile pour le Collectif « Les Tisserands du lien » (pour une monnaie locale en Nord-Isère)
Les monnaies citoyennes sont des outils au service des échanges, permettant aux citoyens de se réapproprier les enjeux de l’économie et l’usage de la monnaie sur leur territoire.
Les monnaies complémentaires donnent une dimension sociale et solidaire à l’économie, en utilisant la monnaie comme un outil pour favoriser les échanges dans l’économie réelle.
Elles permettent de dynamiser le tissu économique local en facilitant les échanges respectueux des Hommes et de la Nature au sein d’un réseau constitué.
Les monnaies complémentaires n’ont pas vocation à remplacer l’Euro, mais bien à le compléter. Ce sont des monnaies locales, éthiques (les prestataires s’engagent dans une démarche locale, citoyenne et solidaire) et qui ne participent pas à la spéculation sur les marchés financiers.
La richesse n’est pas uniquement économique
« Une part importante de la crise résulte d’une vision réductrice de la richesse (…). [Cela] consiste à ne prendre en compte que les richesses marchandes à travers des indicateurs tels que le PIB et à ne pas voir que toute richesse résulte de deux sources fondamentales : la nature et l’activité humaine » .
source : Revue Altermondes, HS n° 14 « Monnaies, indicateurs, Et si on réinventait la richesse? »
Il nous semble urgent de pouvoir reconsidérer les richesses humaines et naturelles au même titre que les richesses économiques.
L’économie n’est pas seulement marchande
L’économie, dans son sens premier, est l’activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et de services. Cela recouvre trois dimensions complémentaires :
l’économie marchande (associée à la liberté)
l’économie publique (associée à l’égalité)
l’économie domestique (associée à la fraternité)
Donc parler d’économie, c’est parler de ces trois dimensions et pas uniquement de l’économie marchande
13 personnes ont participé à la table ronde sur l’économie lors des assises de la transition en Bugey ce samedi 28 juin à la maison Saint Anthelme.
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Un rapide exposé d’introduction avait pour but à la fois de dresser un constat (sur ce lien) et de présenter succinctement toutes les alternatives économiques et outils économiques.
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Ces alternatives sont l’économie collaborative, le revenu de base, l’économie circulaire et l’économie sociale et solidaire. Un petit temps a été donné pour parler du revenu de base dans un contexte où la terre ne peut plus absorber de croissance supplémentaire sans conséquences néfastes pour l’humanité et pour l’environnement.
Le revenu de base semble être la solution à la fois environnementale, mais aussi au niveau de la redistribution des richesses. En outre, c’est un outil qui permet l’émergence de l’innovation et de la créativité.
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Pierre Perrimbert, président du CLD du pays du Bugey (conseil local en développement) nous a fait une présentation de l’économie sociale et solidaire et nous a rappelé que les forum précédents du pays du Bugey ont été consacrés à ce thème.
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L’ESS s’impose quand l’économie marchande n’a pas les réponses en terme d’apport de biens et de services. Cela nous a amené a nous interroger sur la définition de l’économie qui est de répondre à la nécessité de créer des biens et des services et non de créer des emplois comme cela est répété dans les média.
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La nécessité de l’emploi pousse à une croissance qui ne prend pas compte de la finitude de la terre.
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Daniel Ibanez, économiste et spécialiste du ferroviaire, nous a parlé à la fois des grands projets inutiles mais aussi de la nécessité de maintenir en place nos infrastructures existantes.
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Il nous a démontré l’inutilité de la nouvelle ligne Lyon Turin d’un point de vue économique et capacitaire. La ligne existante Ambérieu-Culoz- Modane-Turin est largement suffisante pour absorber tout le trafic et faire du report modale. http://lyonturin.eu/
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Cette dernière se révèle être un atout pour l’économie bugiste. Elle est malheureusement sous utilisée y compris au niveau de l’économie locale . C’est une infrastructure avec une portée internationale (vers l’Italie par la Maurienne, mais aussi vers la Suisse par Bellegarde). En 2003, elle a été décrétée grand itinéraire de fret européen et elle a été entièrement rénovée.
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L’optimiser relancera l’économie en Bugey avec la dynamisation des nœudsferroviaires d’Ambérieu et Culoz. Il est cependant nécessaire d’améliorer l’infrastructure au niveau paysager et des nuisances sonores (à Saint Rambert par exemple) (projet de l’ingénieur Martin), d’améliorer la fréquence des TER et de TET.
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Localement, le ferroviaire n’est pas défendu. Le routier est privilégié avec les demandes insistantes d’une antenne d’autoroute reliant Belley à l’A43. Ce qui pose comme questions : quelles entreprises voulons nous sur notre territoire ? Et quels seront les conséquences d’un développement non maitrisé sur le territoire du Bas Bugey ?
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Le Bugey, une petite Toscane
L’atout du bugey est ses paysages. Cette région est souvent d’ailleurs comparée à la Toscane. Évidemment, l’agriculture joue un rôle fondamentale dans le maintient de ce paysage et le tourisme est une des façon de le promouvoir.
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De ce constat, pour préserver ces paysages qui font la richesse du territoire et qui participent au cadre de vie, on ne peut accueillir des industries polluantes comme les compagnies de forages d’hydrocarbures ou de gaz de schiste ou les autres industrie d’extractions de matériaux.
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On ne peut pas non plus défigurer nos paysages avec des grands projets notamment autoroutiers (autoroute Belley-A43). Il s’agit d’améliorer l’insertion paysagère des infrastructures existantes, mais aussi de développer le transport collectif aussi bien pour les habitants que pour les touristes.
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Relocaliser l’économie :
Il s’agit de savoir quels sont nos atouts et comment les valoriser. Belley ville de 8000 habitants ne peut concurrencer des pôles métropolitains comme Chambéry ou le Grand Lyon. Il s’agit de trouver ce qui fait la spécificité du territoire, ce qui n’est pas exportable, ni délocalisable.
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Il faut pour plus de sécurité être le moins possible dépendant du marché mondial ou national pour nos entreprises. Il faut retrouver la gouvernance de notre économie.
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Il y a de nombreux freins. Celui des lobbies par exemple. Mais le plus important (et qui est en relation très forte avec celui des lobbies) est celui de la culture française, jacobine et centralisatrice. Celle ci, favorises les grosses entreprises nationales avec une ambition multinationale et de quasi-monopole.
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Les petites structures ont du mal à répondre aux marchés publiques par exemple ; à acquérir la confiance des utilisateurs et des clients, à payer des assurances, etc… L’économie locale et petit à petit détruite par des structures hégémoniques nationales.
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Pourtant, les solutions existent :
L’économie circulaire, l’économie collaborative, les monnaies locales sont des outils pour y arriver mais aussi pour construire une économie plus respectueuse de la terre et de ses habitants. Produire en recyclant au maximum, avec des produits locaux et en n’utilisant que des énergie renouvelable est possible.
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3 axes semblent se dégager pour une relocalisation de l’économie en Bugey :
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Alimentaire, ce qui garantie une meilleur traçabilité et une plus value pour le consommateur. Des marchés existent en plus de ceux hyper locaux bugistes : ce sont Chambéry métropole et le Grand Genève. C’est aussi développer l’agriculture de montagne et peser dans les décision de la PAC.
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Énergétique : Valoriser la filière bois qui n’est pas encore structuré ; mais aussi la filière du solaire. Pour le photovoltaïque, nous avons l’INES au bourget du lac, Photowatt au nord Isère par exemple qui sont des atouts. L’Italie et le Suisse tout proche qui ont arrêté le nucléaire sont demandeuses de solutions avec des énergies renouvelables.
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Financier : mobiliser l’épargne locale pour une économie locale, c’est apporter une réponse locale aux enjeux locaux. C’est aussi une sécurité financière.
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Sans pour autant oublier la réduction des pollutions et des déchets : valorisation de l’économie circulaire avec création de recyclerie, de zone de compostage collectif (qui commence à se faire grâce à l’action du SIVOM et de l’association j’art d’ain partagé).
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Mais sans oublier non plus la filière touristique dont le produit d’appel est le paysage des pays du Bugey. Paysages bucoliques formés de collines et de villages typiques, qui rappelle la Toscane. Ces paysages puisent leurs forces dans une interaction entre patrimoine et nature. D’où la nécessité de préserver le Bugey du mitage du paysage, de préserver la nature mais aussi le patrimoine.
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Des actions concrètes :
Valoriser au sein d’une structure, les initiatives locales, comme un pôle de développement de l’économie locale et soutenable ; structure qui aiderait à trouver des fond pour financer des petites structures locales, qui aiderait à se positionner sur les marchés publiques entre autres.
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Valoriser la coopération transfrontalière : vers la création d’une future euro-région Savoie, Genève, Vaud, Bugey ? Région qui favoriserait la prise en compte du milieu montagnard dans la PAC ; Région qui favoriserait l’émergence d’un financement local .
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Enfin, relégitimiser l’identité régionale et locale de manière à favoriser l’investissement de la population en faveur d’une économie locale. Mouvement qui peut se faire dans le cadre de la construction d’une euro région (Savoie-Genève) pour recréer une centralité économique régionale qui aurait du poids dans l’europe . Cela recrerait un ancrage fort, qui redonnerait confiance à la population, ce qui lui permettrait de s’ouvrir culturellement et de dynamiser l’économie locale.
Enfin, valoriser les initiatives locales comme les Amap (porté localement par l’Amap du Valromey et l’association Terre ferme), les jardins partagés (portés par l’association j’art d’ain partagé), les actions du CLD du pays du Bugey, les monnaies locales, les recycleries, …
Mais aussi les initiative en faveur de nouveau outils économiques comme les journées d’été du revenu de base du 21 au 23 Aout à Coulounieix-Chamiers.http://universite.revenudebase.info/
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En illustration, une vidéo qui résume bien cette table ronde :