table ronde n°6
Système de soins en transition :
Être Acteur de sa Santé
Pourquoi ai-je proposé que le domaine de la Santé soit abordé dans les Assises de la Transition à Belley ?
Car cela est très lié, voire indissociable de l’objet fondamental de ces Assises, à savoir rendre le monde meilleur, et que la santé est peut-être la porte d’entrée de beaucoup de personnes dans une prise de conscience citoyenne. L’écologie, de son côté, relève en effet, dans l’esprit collectif, plus du concept. C’est le plus souvent perçu comme un idéal collectif, mené par quelques utopistes pour ne pas dire marginaux, qui nous engagerait dans un avenir flou mais lointain : « oui, un jour, nous devrons faire plus attention à notre Energie … » Alors que la Santé, c’est dans l’esprit des gens, beaucoup plus concret, cela touche tout le monde plus personnellement, c’est plus actuel et chacun y tient vraiment.
Aujourd’hui, le corps médical est en grand progrès mais aussi en grande crise et se retrouve débordé. En grande partie je pense, car il a opté pour un système paternaliste du Maître et de l’élève, il y a celui qui sait et celui qui obéit. Nous lui avons donc remis petit à petit le pouvoir de notre santé. Les agriculteurs et les médecins sont deux professions très touchées par le suicide car il n’y a plus aujourd’hui de logique de soigner (dans le sens prendre soin de) la Terre ou l’Homme. C’est devenu la logique du toujours plus, toujours mieux, toujours plus vite. Cela empêche de prendre le temps de comprendre, il n’y a plus de sens et l’on finit par réparer les dégâts plutôt que de préparer un terrain sain prompt à s’épanouir.
Nous en sommes réduits à être définis par la symptômisation de la maladie comme si « JE suis diabétique » était un état définitif contre lequel il fallait lutter pour que la maladie ne gagne pas de terrain.
C’est comme juste réparer les murs de fortification sans comprendre ni même se demander pourquoi l’ennemi attaque… Aujourd’hui, la durée de vie est certes plus longue, mais les problèmes de santé existent toujours. Où est la victoire de la médecine ? Il y a maintenant, plus que jamais, dans l’esprit de tout le monde l’épée de Damoclès du cancer : tomberait-elle par hasard ? Est-ce une fatalité ?
Deux points me paraissent importants à aborder pour mettre en marche cette transition du système de soin pour retrouver du sens et donc une réelle efficacité :
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Une redécouverte de l’importance de l’adéquation avec son Environnement
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Redéfinir la Santé comme un équilibre fragile sans cesse en évolution avec une vision globale de L’Être Humain
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Redécouvrir l’importance de l’adéquation avec son Environnement :
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Depuis tout temps, l’alimentation est partie prenante de notre bonne santé. L’alimentation se doit d’être plus sensée et donc plus locale. Une alimentation saine, produite dans le respect de la Nature et de l’Être, c’est une nourriture riche en nutriments de qualité. Il faut, à mon sens, retrouver une alimentation plus logique, et où est la logique de manger des tomates en hiver ? En avez-vous dans votre jardin au mois de décembre ? Pour aller plus loin dans cet exemple, ne vous rendez-vous pas compte que ces tomates sont insipides ? C’est parce qu’elles sont produites à l’autre bout du monde et récoltées vertes pour mûrir lors de leur acheminement, qui nécessite quantité de pétrole, sans parler des serres chauffées dans lesquelles elles sont cultivées. Ces tomates poussent loin de toute terre nourricière mais dans des bacs où sont apportés assez de nutriments pour les faire croître plus vite. Pour moi, cela s’apparente à une culture sous perfusion, nous aussi Êtres humains, pouvons survivre grâce à des combinaisons d’apports nutritifs sur un lit d’hôpital mais est-ce réellement vivre ? Pourquoi faisons-nous subir cela à nos cultures, et comment pouvons-nous ingérer ces substituts de tomates ? Masaru Emoto a mis en évidence que l’eau est porteuse de message, mais alors quel message d’une tomate composée de plus de 90% d’eau absorbons nous, nous qui sommes composés également de plus de 70% d’eau ? Bien sûr, l’extrémisme est peu envisageable et nous pouvons nous faire plaisir avec une banane ou un ananas, mais nous avons localement tout ce qu’il faut pour nous nourrir sainement et de façon variée. Pierre Rabhi nous explique que chacun a un médecin de famille mais que nous devrions également avoir un paysan de famille, savoir réellement d’où vient notre alimentation ne serait-il pas plus rassurant ?
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Nous devrions aussi nous sentir responsables d’une certaine consommation, celle à laquelle nous participons tous : l’achat de médicaments. Aujourd’hui chaque français (nous tenons un triste record) achète 48 boîtes de médicament par an. Quand je dis acheter c’est un bien grand mot car la plupart du temps nous y réfléchirions à deux fois si nous sortions réellement de l’argent de notre porte-monnaie. Donc nous repartons de la pharmacie avec nos cachets qui ne seront qu’entre 30 à 50% consommés. Le reste finit, lors du fameux nettoyage de printemps annuel, le plus souvent à la poubelle. Les cachets en question polluent alors les sols pour de nombreuses années. Le procédé CYCLAMED était une bonne initiative en proposant une collecte des médicaments périmés ou inutilisés et leur recyclage, mais malheureusement sur des millions de tonnes produites seules 13 000 entrent dans ce circuit. Donc, par la pollution des sols puis de l’eau, par ruissellement de la pluie sur les décharges, le résultat est que par endroit, les poissons de nos rivières naissent avec des anomalies génétiques ou deviennent stériles à force d’ingérer des restes de pilules contraceptives. Pour les médicaments qui sont consommés, ils seront rejetés dans les urines et finiront par polluer l’eau car aucun « lavage » de ces molécules n’est mis en place dans le traitement des eaux. Ainsi, malgré les contrôles de l’eau potable qui nous paraissent draconiens, aucun de ces contrôles ne portent sur les résidus médicamenteux et nous nous retrouvons à boire cette eau dite « propre ». Le lien commence à être fait entre les problèmes de fertilité et les rejets de pilules contraceptives ou entre l’autisme et les anxiolytiques.
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D’autant plus qu’un cachet cache le symptôme, ça ne résout pas le problème de fond la plupart du temps et il faut souvent faire peser dans la balance l’effet bénéfique des médicaments et leurs effets secondaires. Je prône le retour autant que possible aux remèdes naturels qui ont soigné des générations de rhumes et autres symptômes. Avec une bonne information par des personnes compétentes, nous pouvons nous reconnecter à cette Nature qui a le pouvoir de nous nourrir mais aussi de nous soigner. 70% des médicaments sont préparés à partir de molécules de plantes mais en dévient malheureusement trop, à cause de la pétrochimie qui existe seulement depuis moins de 80 ans. Le recul sur ses effets est moins important que des millénaires de maîtrise des plantes transformées en remèdes. L’association de la grande connaissance médicale actuelle à un savoir ancestral ne peut qu’être des plus bénéfique et efficace.
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Redéfinir la Santé comme un équilibre fragile sans cesse en évolution avec une vision globale de L’Être Humain :
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L’Homme n’est pas qu’un corps mécanique composé de pièces détachées, il est un tout dans lequel bien sûr le corps a une importance mais où la reconnaissance du mental, de l’émotionnel et de la petite voix intérieure, est essentielle à sa bonne compréhension.
La métaphore de la calèche est parlante pour illustrer cette vision globale d’une personne :
CORPS PHYSIQUE
Calèche : structure matérielle
PERSONNE
EMOTIONS
Chevaux : ce qui met en mouvement
MENTAL
Cocher : celui qui essaie de diriger les chevaux…
ÂME
(Voix intérieure)
Passager : celui qu’on ne voit pas mais qui donne la direction…
La vie n’est pas une autoroute bien lisse, la calèche est mise à rude épreuve, les cochers se laissent influencer par les autres cochers et peuvent dévier de leur trajectoire perdant ainsi la destination que leur a confiée le passager. Les chevaux s’affolent, s’impatientent et sont peu soignés. Arrive ce qui doit arriver : une roue se casse… S’occuper uniquement du corps physique et éventuellement aussi du mental avec la médecine et la sphère « psy » c’est bien, mais souvent pas assez pour mettre du sens … Réparer est important mais se demander pourquoi il y a disfonctionnement est aussi important pour éviter que cela ne recommence. Il n’y a que dans la globalité que le soin peut-être complet et efficace. Combien de fois une personne, suite à une grave maladie, change de profession car elle a finalement retrouvé la voix/voie de son « Âme » ? La santé est alors parfois recouvrée de façon spectaculaire. Le sens de la maladie doit à mon avis être retrouvé, mettre des mots sur les maux. En avoir plein le dos n’est pas qu’une expression, n’est-ce pas ? Et pour cela il n’y a que le malade qui connaît la source de son déséquilibre. Prendre le temps de comprendre que notre corps nous parle, se mettre en pause est essentiel pour retrouver une santé et un équilibre qui nous conviennent. Le but, comme pour l’écologie, est d’évoluer dans sa nature humaine par la compréhension pour avancer durablement et transcender les erreurs du passé. Il n’est pas nécessaire, comme pour le thème de l’Energie par exemple, de rejeter l’intégralité du système de soin en place car le corps médical est précieux dans son progrès et ses connaissances. C’est un grand allié, il faut juste réconcilier les professionnels de santé et les praticiens de méthodes douces et naturelles. Tout est complémentaire, certains sont certes des charlatans mais d’autres sont formés, professionnels et peuvent aider à des niveaux différents dans le soin. Nous ne sommes plus à l’époque des hérétiques où le bûcher attendait les sorciers, qui parfois étaient plus compétents que les soigneurs légitimes… Nous pouvons agir de concert sans clivage pour apporter une cohérence de traitement et un équilibre à la personne en souffrance.
Pour conclure, je pense qu’il y a un grand espoir dans cette transition du système de soin. Et comme la transition écologique est citoyenne (qui vient du citoyen et non du gouvernement), qui vient d’en bas et non d’en haut ; Sa bonne santé vient du patient qui cesse de patienter dans une passivité néfaste, qui validerait la bêtification du malade. Le « patient de demain » se doit d’être acteur de sa santé car elle lui appartient et lui seul en a la clef.
Lise Lohéac, le 20 avril 2014 à Belley.
Petite bio : Je suis conseillère en Fleurs de Bach agrée, installée depuis 3 ans à Belley. Je crée aujourd’hui mes propres élixirs floraux de Bach à partir de fleurs sauvages récoltées localement. J’ai créé une association qui relie les thérapeutes de la Santé et du « Bien-être » dans un rayon de 30km autour de Belley : Santé-vous Bien ! Je suis également diplômée d’un brevet agricole. Je souhaitais relier ces deux domaines que sont la Santé et la Nature depuis longtemps. Les assises de la transition me permettent une bonne introduction pour mettre en place de futurs projets… J’ai eu à cœur de mettre en place cette table ronde pour trouver des acteurs de la Santé locaux qui souhaitent débattre de ce grand sujet et ainsi m’accompagner dans cette aventure !
j’ai beaucoup aimé cette réflexion et j’ai hâte d’être à votre table ronde samedi 28 juin afin de partager cette problématique passionnante! merci et bravo!