Libre, un Documentaire de Michel Toesca (2018)
le mercredi 7 novembre à 20h30
à Champagne-en-Valromey
Emission avec Cedric Herrou a réécouter
Envie de détente et de nature ?
Envie de prendre soin de vous et de vous régaler avec les plantes !
Les Journées d’ateliers nature des 4 saisons organisées par Foyer Rural de Ceyzérieu, sont pour vous !
La première journée sur le thème de l’automne aura lieu vendredi 21 octobre : réservez dès maintenant !
4 DATES A NOTER!
Au programme
Fabrication d’hydrolats pour la santé, la beauté et la cuisine avec Fabienne Morel des Ateliers du temps pour soi (lien)
Atelier Land Art selon l’énergie de l’automne par les chinois pour se reconnecter à la nature (mandalas et guirlandes de feuilles) avec Lydie Georges de Tous Land Artistes
Pique-nique partagé à midi
Tarifs
ADULTES : 60 € / an + 12 € d’adhésion annuelle
ou 19 € la journée + 3 € pour les non adhérents
ENFANTS : 20 € / an + 12 € d’adhésion annuelle
ou 9 € la journée + 3 € pour les non adhérents
Rdv à la petite salle de la salle des fêtes de Ceyzérieu à 9h30. Fin prévue à 16h30
Inscriptions obligatoires : au 06 30 69 92 00
Plus d’infos http://foyerruralceyzerieu.wixsite.com/ceyzerieu/ateliers-nature
Ce mail peut intéresser des personnes de votre entourage ? Faites tourner !
Lydie Georges
Pour créer une société dans laquelle nous sommes toutes et tous accueilliEs et bienvenuEs, entre-autres s’engage à être le trait d’union entre toi et moi et propose de penser et agir ensemble dans l’égalité.
entre-autres établit son programme selon les besoins, les envies et les réalités de chacunE.
Voici, à titre indicatif, des propositions de projet qu’entre-autres peut mener avec vous. Chaque proposition peut être adaptée selon les participants : collégiennEs, lycéennEs ou adultes.
N’hésitez pas à nous contacter pour avoir plus de renseignements sur les actions et leurs tarifs.
Partage de savoirs sur un thème en groupe pendant une période de 1 à 3 jours, dans un lieu choisi par entre-autres ou l’organisateur.rice
Séances personnalisées et régulières auprès de la personne ou de l’organisation qui le souhaite (collectifs, associations, collectivités territoriales, établissements scolaires…) vers un objectif co-construit (de 2 heures à une demi-journée par semaine, mois ou trimestre)
Animations ponctuelles et courtes (de 1heure à 1 jour) dans un lieu mis à disposition par entre-autres ou dans l’espace public.
entre-autres organise des papoteries un mercredi soir par mois, de 18h30 à 20h00 à Belley. L’objectif est de se rencontrer lors d’un moment chaleureux, de découvrir des thèmes, des textes, des vidéos et des invitéEs qui nous font vibrer…. et surtout d’en parler !
Les Indabas d’entre-autres, est un temps de causerie citoyenne, dont la première aura lieu à Belley le mercredi 9 septembre à 18h30 autour du thème « Habitants d’ici et d’ailleurs », Poser sa valise à Belley pour le meilleur….et le pire ?
Comment accueille-t-on à Belley et comment sommes-nous accueillis ? Le Bugey est-il hospitalier ou conservateur ? Comment vit-on ensemble avec nos différences ?
Venez échanger vos expériences et vos idées: notre monde est à inventer !
Les femmes, l’émancipation et le travail aujourd’hui…?
Le 20 ème siècle à connu pas à pas les luttes syndicales. Celles ci ont permis la reconnaissance et l’instauration des droits sociaux: congés payés, sécurité sociale, allocations familiales, allocations chômage, dont nous bénéficions actuellement. Hors, depuis la crise des années 80, l’ultra libéralisme qui s’est mis en place dans tous les pays (avec le capitalisme décomplexé) tous les acquis sociaux sont menacés et les inégalités se creusent. Les femmes sont les premières touchées par la précarité et inégalités dans le monde du travail (lien)http://www.inegalites.fr/spip.php?article480
En effet , aujourd’hui encore, en Grande-Bretagne et en France comme dans la plupart des pays européens, le salaire d’une femme est en moyenne inférieur de 20 % à celui d’un homme. C’est ce que le film « We want sexe equality » de Nigel Cole exprimait en 2010 en parlant de ce mouvement d’ouvrières en lutte dans les années 68 pour obtenir à travail égal, salaire égal.
(lien sur http://television.telerama.fr/tele/films/we-want-sex-equality,22888985.php#3qUhDzYYXWlqgeM8.99)
Dans ce film un autre aspect de la lutte des femmes vis a vis du travail est abordé: celui de l’attribution du travail domestique dans le foyer. Un travail réel mais non rémunéré . Lorsque la femme fait grève à l’usine, (les syndicats la soutiennent) et les tâches domestiques pendant ce temps qui va les faire ? pas de grève possible.
Travail rémunéré et travail non rémunéré
Le travail rémunéré est émancipateur car il permet aux femmes de pouvoirs faire ses choix personnels, professionnels en tout conscience et non dictés par une dépendance économique . Mais nous devrions également au 21ème siècle aller plus loin et ne pas à avoir à choisir entre travail rémunéré et travail non rémunéré. A l’heure où en tant que femmes nous sommes en mesure de décider d’avoir ou non des enfants, nous devrions pouvoir ne plus être sanctionnées lorsque nous voulons faire à la fois carrière et élever des enfants , s’occuper d’un parent ou autre travail non rémunéré. De même les femmes les plus pauvres ne devraient pas à avoir à envisager encore aujourd’hui le mariage comme solution économique, parce que d’une part les allocations d’aide du système actuel ne sont pas individualisé (RSA) et d’autre part sanctionne les couples en concubinage, en plus de favoriser les ménages les plus aisés.
Revenu de base le prochain pas pour une justice sociale égalitaire à l’égard des hommes, des femmes, des enfants...
Voici la raison pour laquelle en tant que féministe je milite pour le revenu de base c’est à dire pour une justice sociale car le revenu de base est universel, inconditionnel, et individuel et se doit d’être suffisant pour vivre.
Dans ce petit film d’animation la comparaison est faite entre le RSA et le revenu de base pour un ménage. Nous constatons l’injustice du système actuel. Nous pouvons constater que le revenu de base est la prochaine marche pour l’amélioration des droits sociaux des générations futures, il permet une plus juste répartition des allocations (voir les autres spots sur le financement et les impôts sur le site revenu de base.info sur ce lien ) http://revenudebase.info/
Nous publions ici la conférence intégrale de Laurent Ripart, chercheur médiéviste, maître de conférence à l’université de Savoie qui nous propose de comprendre l’origine de la principauté de Savoie. Jusqu’alors, l’historiographie traditionnelle savoyarde plaçait l’origine de cette maison en Maurienne.
Ce qui est aussi et surtout intéressant dans cette conférence, c’est que l’historien sort du traditionnel : de ce que les profs d’histoire géo appellent le « roman National Français ».
En effet, le cadre ici, et c’est ce qui est intéressant, est un royaume voisin du royaume de France mais qui nous concerne beaucoup puisqu’il était implanté entre autre à Belley, c’est le royaume de Bourgogne, qui sera nommé plus tard, royaume de Vienne et d’Arles. Le nom de ce royaume ne doit pas nous induire en erreur : comme le dit le conférencier, la bourgogne actuelle en est exclu. Ce royaume est un vaste ensemble qui comprend la Suisse Romande, le Val d’Aoste, les régions Franche Comté, Rhône Alpes et Provence cote d’Azur.
Ce qui va nous intéresser plus particulièrement, c’est la partie centrale de ce royaume, qui comprend une partie de la Suisse romande et une partie de la région Rhône Alpes. Son nom « Bourgogne » vient du fait que le royaume de Bourgogne est héritier des Burgondes. Cette géographie nous amène aussi à nous intéresser sur le peu de pertinence de la constitution d’une grande région Rhône alpes Auvergne qui n’a aucun sens ni géographique, ni culturel, ni historique.
Il est enfin intéressant de lire les premières lignes du prologue du Livre : « le royaume de Bourgogne autours de l’an mil » que je vous livre ici : « Aucun états modernes ou contemporains n’ayant jamais cherché à se situer dans l’héritage du royaume de Bourgogne, cette monarchie post-carolingienne n’a pas suscité un grand intérêt parmi les historiens ».
Ainsi, en dehors du « roman national », l’histoire d’un territoire qui englobe un gros quart de la France est tous simplement « oublié ». Cet « oubli » porte un rude coup si on prend en compte que l’enseignement de l’histoire a comme mission officiel d’être le plus objectif possible ; ce qui est évidemment un mensonge et l’exemple ci-dessus le montre très bien. Ce ne serait pas grave si cela n’avait pas de conséquence. Ainsi, on nous rapporte souvent que « connaitre les vieilles choses » est « inutile » et que l’histoire est » largement secondaire ».
On nous fait ainsi apprendre quelques dates correspondant à des évènements et par ce procédé, ceux-ci nous font la démonstration d’une science objective et irréfutable. Malheur à celui qui n’a pas appris ces dates et nous voyons ainsi surgir des articles comme quoi personne ne connait plus « l’histoire de France » et qu’il est nécessaire de la ré inculquer , tout en mettant de côté évidemment ce qui ne concours pas à la glorification du « roman national ».
Cet acharnement visant à contraindre la science historique à un roman national montre l’enjeu de la connaissance du passé qui est de forger une culture et une identité. Et la culture et l’identité sont les fondements d’une nation.
C’est dans cette optique, qu’après 1870, face à des historiens Allemands qui ont intégré le royaume de Bourgogne dans leur « roman national » (histoire national), René Pourpardin ainsi que Paul Fournier vont s’intéresser à l’histoire de ce pays (le royaume de Bourgogne) afin de l’intégrer à leur tour dans le « roman national Français ». (N’oublions pas qu’une partie de ce royaume – Nice et Savoie- vienne tous juste d’intégrer la France – 1860-)
Ces historiens vont ainsi démontrer ce qui parait être une absurdité mais que nous avons tous admis : qu’un pays ne peut pas être un pays (Cela montre comment nos cerveaux peuvent intégrer l’incohérence. Parce que évidemment, le royaume de Bourgogne a été un pays) et surtout que le royaume de Bourgogne ne pouvait pas prétendre à une continuité historique. Il ne s’agit pas de faire de l’uchronie mais seulement de constater des faits : ce seront pratiquement les seules recherches importantes sur ce royaume jusqu’aux années 1990/2000. Ces dernières ont fait l’effet d’une redécouverte sur le plan scientifique. Nous pouvons ainsi remercier l’Europe mais aussi les différentes politiques de décentralisation qui ont permis l’émergence de ces recherches historiques.
Mais, il faut enfin souligner, malheureusement, que pour ceux qui ne lisent et ne comprennent pas l’Allemand, il n’y a pas d’autres sons de cloches actuellement sur le royaume de Bourgogne (ou d’Arles) entre le 12e et le 15e siècle que l’ouvrage de Fournier et que la recherche entre le VII e et le IXe siècle est encore très lacunaire.
Cet exemple peut être considéré comme une approche à la fois de la complexité historique, de la complexité à enseigner l’histoire mais surtout une façon de montrer que loin d’être inutile et « sans intérêt », l’histoire oriente, masque ou ouvre sur différentes réalités selon que les évènements sont mis en valeur, sous estimés ou cachés.
Voici la conférence de Laurent Ripart du 15 octobre à Belley en trois vidéos organisée par la société savante « Le Bugey » :
Auteur : Emmanuel Coux
Bibliographie :
René Pourpardin : le royaume de Bourgogne (888- 1038), étude sur les origines du royaume d’Arles http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5530689v.r=Poupardin+Ren%C3%A9,+le+royaume+de+bourgogne.langFR
plus actuel :
« Le royaume de Bourgogne autours de l’an mil », collectif, presse universitaire de Savoie http://cem.revues.org/11188
François Demotz : L’an 888, le royaume de Bourgogne, une puissance au bord du Léman. Lausanne, presse universitaires et polytechniques romandes (le savoir Suisse, 83) 2012,
http://www.cairn.info/revue-medievales-2014-1-p-211.htm
pour info, le programme du colloque très récent sur le royaume de Bourgogne (au sens large c’est à dire des Burgondes 443 juqu’à 1032) : « les royaumes de Bourgogne jusqu’en 1032 à travers culture et religion ». 2-4 octobre Besançon.
http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr/royaumes-bourgogne-jusque-1032-travers-culture-religion
Laurent Ripart : « Le royaume rodolphien de Bourgogne » fin IX e et début XI e https://www.academia.edu/6787859/_Le_royaume_rodolphien_de_Bourgogne_fin_IXe-d%C3%A9but_XIe_s._dans_M._Gaillard_M._Margue_A._Dierkens_et_H._Pettiau_dir._De_la_mer_du_Nord_%C3%A0_la_m%C3%A9diterran%C3%A9e_Francia_media_une_r%C3%A9gion_au_c%C5%93ur_de_l_Europe_c._840_-_c._1050_Luxembourg_2011_p._429-452
sur l’enseignement de l’histoire :
Laurence de Cock et le collectif aggiornamento :
la fabrique scolaire de l’histoire du Figaro :
Après la ville Odjivero en Namibie, Madhya Pradesh en Inde, nous nous préparons à montrer qu’il est possible, en France, en partenariat avec une commune en plein déclin économique et démographique, d’engendrer un développement soutenable qui soit facteur de cohésion sociale par le versement d’un revenu de base inconditionnel, versé lui en monnaie citoyenne locale, aux habitants de Tera, un Ecovillage pour le XXIè siècle.
Cette expérimentation sur 10 ans visera à nous réapproprier nos moyens de productions, nos réseaux de distribution, notre monnaie et un revenu suffisant. Chacun aura alors la possibilité de se réapproprier sa vie, c’est à dire les activités visant à expérimenter le chemin de son propre bonheur dans le respect des humains et de la nature. En écrivant par nous même la constitution de cet Ecovillage, nous aurons ainsi montré qu’il est aussi possible de nous réapproprier la démocratie en commençant la où nous habitons, c’est à dire : notre commune.
Pendant plus de 4200 Km en vélo à assistance électrique, plusieurs dizaines de réunions, des centaines de citoyens, d’entrepreneurs, de responsables d’association ou d’élus de la république, nous ont aidé à faire émerger des idées nouvelles, des actions concrètes voire élaborer des motions. Celles-ci entreront bientôt dans la constitution de TERA, les 25,26 et 27 octobre 2014, dates auxquelles nous vous invitons à nous rejoindre pour faire un grand débriefing collaboratif
Frédéric Bosqué, Dirigeant-entrepreneur humaniste depuis 1986 , est impliqué dans la société civile et le développement durable depuis bientôt 30 ans ; il est actif sur de nombreux fronts alternatifs: cofondateur du Mouvement français pour un Revenu de Base, Son engagement dans l’économie solidaire et plus particulièrement la monnaie citoyenne ( le Sol Viollette à Toulouse), le réseau d’entreprises, et dernièrement le projet TERA écovillage du 21ème siècle.
Frédéric Bosqué est engagé dans 4 domaines d’activités qui se complètent et se nourrissent les uns des autres :
1 – Les coopératives :
« J’ai créé et transmis à mes salariés, devenus coopérateurs, deux entreprises. La première dans le domaine de l’intérim social et la seconde dans le domaine du handicap. Pour moi, nous devons nous réapproprier les moyens de production et les remettre au service du dépassement de la rareté des biens et des services utiles à la population. Nous devons le faire dans le respect de toutes les parties prenantes de l’entreprise. Je travaille aujourd’hui au concept de « coopérative intégrale » qui serait la fusion entre une commune et une coopérative, afin de garantir à tous les habitants de cette commune un revenu d’autonomie nanti sur la capacité de production locale de leur territoire de vie. Amorcé en euro puis versé progressivement en monnaie citoyenne, il s’agira de démontrer que l’on peut produire de la richesse durablement dans le respect de bien commun et de nos libertés. »
2 – Les circuits cours :
« Même si nous arrivons à relocaliser la production, cela ne suffira pas pour passer d’une société de production, où l’homme et la nature ne sont que des prothèses aux processus industriels, à une société de l’émancipation, où l’humain pourra expérimenter le chemin de son propre bonheur. Pour y parvenir, il nous faudra aussi nous réapproprier la distribution de cette production. C’est pour cela que je me suis engagé dans l’expérimentation de nouveaux modes de distribution. http://www.katao.fr(link is external) est un exemple concret de cette expérimentation. Il s’agit de mettre en place des groupements d’achat qui permettent de donner un circuit de distribution aux producteurs locaux et vertueux afin que ceux ci puissent profiter d’un réseau de clients capables, par un nombre croissant d’achats, de rendre accessible les produits et les services aux modes de production durable. »
3 – La monnaie :
« ….A une production relocalisée et à des circuits-courts réorganisés, il manquera encore une dimension essentielle à se réapproprier : la monnaie. En effet, c’est la monnaie qui assure la liaison entre la production et la distribution. Voila pourquoi je me suis engagé depuis dix ans dans les monnaies citoyennes locales. Leur rôle est d’enraciner notre force économique dans un territoire de vie et empêcher cette force vive que nous créons d’être aspiré par les marchés financiers…. «
4 – Un revenu de base inconditionnel :
« Une fois la production relocalisée et orientée vers ce qui est nécessaire à nos vies, une fois reliée cette production aux citoyens par un réseau de distribution décentralisé, une fois la mise en circulation d’une monnaie citoyenne indispensable à distinguer socialement les produits et services respectueux des humains et de la nature, il ne nous manquera plus qu’à stabiliser les revenus des citoyens pour qu’ils soient décents et suffisants à satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ainsi je me suis engagé depuis une dizaine d’années dans l’instauration d’un revenu de base inconditionnel pour tous les citoyens indépendamment de leur participation individuelle à une production marchande. Ce revenu de base permettrait à chacun de rechercher une activité non plus seulement pour avoir un revenu mais justement parce qu’ils en auront déjà un ! La mise en place d’un tel revenu d’autonomie aura un impact civilisationnel au moins aussi important que la fin de l’esclavage. J’ai été cofondateur du Mouvement Français pour un Revenu de Base qui aujourd’hui défend cette idée : http://www.mfrb.fr(link is external) et son site d’information www.revenudebase.info «
. Frédéric Bosqué.
http://www.informaction.info/interview-de-frederic-bosque-citoyen-engage
C’est d’abord la nécessité de faire connaître, de faire partager l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD), pour tous et tout au long de la vie, la conscience des enjeux écologiques, économiques et sociaux contemporains. Sur une planète fragile, dans un contexte d’urgence, l’EEDD doit donner à tous les publics les clefs et les compétences pour contribuer activement à la construction d’un monde durable.
L’exemple d’un lycée agricole qui favorise l’EEDD (éducation à l’environnement et au développement durable)
Anne-Marie Lagoutte, formatrice à Reinach, apporte son témoigne sur les pratiques pédagogiques mises en place dans son établissement d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles.
Quand elle propose à ses élèves de se rendre en forêt pour couper du bois, ils évoquent immédiatement les nécessaires tronçonneuses et autres tracteurs. L’image d’un cheval de trait pour débarder autrement, permet d’apporter aux élèves des informations importantes: les huiles représentent 40 % des déchets des entreprises. En France, 10 millions de litres répandus dans la nature chaque année. En 4 mois, une huile minérale va se dégrader de 20 à 30 %, une huile végétale à 90%. Connaissances nouvelles pour mieux comprendre notre monde (ex : différences entre la mutagénèse et la transgénèse), expérimenter d’autres modes de fonctionnement (ex : rencontre avec un agriculteur producteur de ses semences), inciter à la réflexion (à qui appartient le vivant ?), à l’analyse, afin d’interroger nos représentations pour modifier, transformer nos gestes en connaissance de cause. Le geste, non plus comme acte nécessaire pour répondre à un besoin à un moment donné mais comme pratique qui engage l’environnement aujourd’hui et demain.
Se former, c’est donc confronter ses représentations à des données nouvelles, des expériences, des connaissances, afin de construire son savoir, savoir qui sera, espérons-le, le terreau de nouvelles pratiques répondant aux enjeux majeurs de notre planète.
Les villes en transition sont nées de l’idée qu’une communauté pouvait à un moment prendre en main son destin, construire son avenir par des initiatives individuelles et collectives, sans obligation, sans contraindre, sans imposer. Des actions concrètes se mettent en place et demeurent parce qu’elles sont le plus souvent des actions solidaires. Des actions pour soi et pour les autres. Ces actions fonctionnent parce que les citoyens s’en emparent et les font vivre.
C’est en ce sens que nous devons interroger notre système éducatif. Il est, il faut bien le reconnaître, plutôt individualiste. Mais comment peut-il en être différemment dans un pays libéral, à travers un système économique capitaliste qui classe, trie et permet à quelques individus de très bien vivre pendant que d’autres plus nombreux, survivent ? L’école n’y échappe pas : on trie, on note, on classe, on compare. Ce classement pourtant n’est pas notre Adn scolaire. Il est possible de faire autrement.
Une pédagogie sans note qui favorise l’émancipation
L’évaluation est bien autre chose qu’une note. Elle peut même s’en passer. L’objet n’est alors plus le même. Il centre l’enfant sur son travail, sur la construction de sa pensée et non sur le seul résultat. A travers 2 expériences scolaires, une Ecole plus solidaire est possible.
Robert Place est professeur de philosophie à la retraire. Jusqu’en 1982, il se définit comme un professeur sévère qui « saque ses élèves ». A cette date, il s’intéresse aux travaux du Groupe Français d’éducation Nouvelle (GFEN) et décide de repenser son enseignement. L’évaluation sans notation devient alors un axe fondamental de sa pédagogie.
Apprendre est un processus qui ne part pas de rien. Tout le monde a des acquis, des représentations. Comment permettre à l’élève de dépasser ses connaissances, de penser autrement ? Par la transmission? En partie seulement. Mes malades savent qu’ils ont une névrose obsessionnelle mais ils ne guérissent pas, donc ils ne savent pas disait Freud. Dire les choses, transmettre ne suffit pas.
Le savoir se construit. Pour interroger les représentations, pour permettre aux élèves de penser par eux-mêmes, ce qui est difficile, le professeur met en place une pédagogie qui fait des allers retours entre l’individu et le collectif. Il leur demande après un temps de réflexion individuelle (les représentations), de lire les travaux de leurs camarades et d’annoter les copies en respectant 3 consignes :
Il faut détruire et construire, il faut détruire pour construire.
Emanciper c’est éduquer et éduquer c’est réfléchir à sa propre expérience, la modifier par la formation pour s’émanciper.
Les ravages de la notation
La note sert à classer des compétiteurs, elle est porteuse de destruction sociale. Elle ne permet pas de se risquer à apprendre, pire même elle modèle la pensée vers une standardisation. Emanciper, c’est lutter contre les aliénations, inciter à la réflexion, l’analyse. Il faut oser et expérimenter.
Les notes sont censées former une très jolie courbe en cloche de type Gaussien, avec une majorité d’élèves groupés au centre. Certains approchent du haut de la courbe mais plus leur nombre diminue plus les notes augmentent. Par ailleurs, on trouve des élèves dispersés en bas ou près du bas de la courbe. La seule question est de savoir où est le point limite, mais une fois que cela est décidé, voilà : les élèves sont classés entre les bons, les moyens et les faibles. Le problème avec ce système, c’est qu’il requiert des notes faibles pour fonctionner. Ce que André Antibi, professeur à l’université Paul-Sabatier de Toulouse décrit comme une « constante macabre ».
Les chercheurs britanniques Black et William montrent que les remarques constructives sont plus utiles que de distribuer des notes. L’idée de comparer continuellement les élèves les uns avec les autres ne les aide pas à s’améliorer, mais au contraire renforce le sentiment d’échec parmi les moins bons, les persuadant qu’ils sont incapables d’apprendre. Les remarques doivent se concentrer sur ce que l’élève a bien fait et sur ce qu’il a besoin de travailler pour s’améliorer. En d’autres termes, l’élève est évalué par rapport à lui-même et non par rapport aux autres.
L’individualisme est fort dans notre système. Penser l’autre comme une aide, un camarade plutôt qu’un rival n’est pas habituel. Qui n’a pas caché de son bras sa copie pour empêcher l’autre de copier … des fois qu’il, des fois qu’elle ait une meilleure note ? On ne partage pas ce que l’on sait.
L’éducation « dialogique »
Mais pour mener à terme cette libération le dominé doit comprendre qu’il abrite aussi en lui l’oppresseur (à qui il rêve de ressembler et qui lui semble le modèle ultime de l’humanisation) et que la peur de la liberté l’habite. Le rôle d’une éducation véritable est de dépasser cette peur, de faire prendre conscience à l’opprimé de sa dualité pour qu’il se sépare de la partie de l’oppresseur qui est en lui. Pourquoi ce long détour philosophique ? Pour comprendre que la pédagogie, pour Freire, doit choisir son camp, celui des opprimés et non celui des oppresseurs, car c’est sa seule façon d’être une éducation véritable et de se réaliser pleinement.
Détour philosophique nécessaire aussi pour comprendre que la situation d’oppression est une situation historique, donc « dépassable », à condition d’analyser sa nature d’opprimé. Pour changer le monde, il faut d’abord le comprendre. Pédagogie et révolution ne peuvent se dissocier.
Reste à définir ce qu’est cette pédagogie. Pour cela Freire oppose la pédagogie des opprimés à la conception bancaire de l’éducation où l’enseignant déverse un « dépôt » dans l’esprit de ses élèves. Il y a celui qui possède le savoir et ceux qui en sont dépourvus. Au terme de leur apprentissage ils devront à leur tour le restituer tel quel. L’éducateur n’entre donc jamais en communication avec ceux à qui il enseigne, il se contente de leur livrer un savoir suivant un programme préétabli à l’avance. Freire analyse longuement les méthodes, qui sont en même temps les valeurs de cette éducation « bancaire » : la conquête (des corps, des esprits, de la culture…), la division (par la sélection), la manipulation et l’invasion culturelle (qui s’autorise par l’idée que le peuple n’a pas et ne peut avoir de culture). Tant qu’il reste dans cette posture, l’éducateur, même sincère, perpétue l’oppression. Au mieux parviendra-t-il à transformer une minorité d’opprimés en oppresseurs.
Aux antipodes de cette éducation le projet de Freire, l’éducation « dialogique » qui repose sur l’échange et le dialogue entre éducateur et éduqué, tend à abolir ces distinctions pour faire de l’éducateur un élève et de l’élève un éducateur. « Quand ils découvrent en eux le désir de se libérer, ils perçoivent que ce désir ne peut devenir réalité que s’il est partagé avec d’autres ».
Coopération, union, organisation et synthèse culturelle seront donc les valeurs avancées.
« La liberté est une conquête, non une donation, et elle exige un effort permanent. » La démarche pédagogique devra donc suivre la voie de cette éducation dialogique. »
La conclusion revient à Paulo Freire « Personne n’éduque autrui, personne ne s’éduque seul, les hommes s’éduquent ensemble, par l’intermédiaire du monde… »